Politique européenne

Bien que le principe de l'égalité entre les genres soit bien enraciné dans la législation et les principes fondamentaux des pays européen, et qu'il soit reconnu par les citoyens comme un des valeurs qui fondent l'Europe, l'égalité entre les deux sexes, n'est pas encore un fait accompli sur le vieux continent.

Ainsi, les femmes continuent à gagner en moyenne 15% de moins que les hommes. Les dernières statistiques d'Eurostat de mars dernier montrent également que les femmes représentent un tiers des entrepreneurs et 55% des diplômés en études universitaires. Paradoxalement, ce sont toujours les femmes qui sont le plus touchées par le chômage avec un taux de 9,6% contre 7,6% pour les hommes. Qui plus est, elles travaillent un plus grand nombre d'heures par jour que les hommes et occupent plus de postes à temps partiel. En même temps les hommes continuent à dominer les sciences, les domaines techniques et les fonctions décisionnels.

Le Commissaire européen en charge de l'emploi, des affaires sociales et de l'égalité des chances, Vladimir Spidla constate aussi :
"Les femmes dans l'UE ne bénéficient pas encore d'un traitement équitable, notamment sur le lieu de travail. Une femme active sur trois est confinée dans un emploi à temps partiel. L'égalité entre les sexes n'est pas qu'une bonne idée, c'est un moyen de libérer du potentiel humain et de jouer un rôle clé dans l'édification d'une UE plus compétitive. Il nous faut créer non seulement plus d'emplois, mais des emplois de meilleure qualité et aider les femmes à y accéder tout en veillant à ce que tant les femmes que les hommes réussissent à concilier la vie professionnelle et la vie privée."

La Commission européenne, bien qu'elle avait peu de prérogatives pour combattre les inégalités entre les hommes et les femmes, car c'est un domaine étroitement lié à la politique sociale, prérogative exclusive des Etats membres, et qu'elle disposait seulement de l'article 3 et de l'article 119 (devenu par la suite l'article 141) qui proclame légalité de rémunération entre homme et femme, comme base légale pour des propositions législatives, a mis en place de nombreuses initiatives dans ce domaine.

Deux aspects sont principalement visés : celui d'assurer l'égalité de traitement hommes - femmes, notamment en matière d'emploi, et celui de la lutte contre toute discrimination. Ainsi une série de directives1 adoptées dans les années 1970 essayent d'assurer le rapprochement des législations nationales concernant l'égalité des rémunérations, l'accès à la formation et à l'emploi, les conditions de travail ou bien encore la définition du harcèlement sexuel.

C'est ainsi que la directive de 1975 (75/117) sur l'égalité des salaires introduit le principe du salaire égal entre les hommes et les femmes pour un travail d'une valeur égale, confirmant et élargissant les dispositions de l'article 119 (transformé en article 141). Celle de 1976 (76/207) assure aux hommes et aux femmes un traitement égal au regard de l'accès à l'emploi, de la formation professionnelle et des conditions de travail. En tout, l'Union européenne aura produit 7 directives entièrement basées sur l'article 119, qui ont été simplifiées et inclues dans la directive 2006/54 du 26 juillet 2006.
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